La hanche est constituée de la partie supérieure de l’os de la cuisse (tête du fémur) et de la cavité du bassin (cotyle) dans laquelle elle coulisse.
Au niveau de cette articulation, un revêtement souple (le cartilage) recouvre les zones d’os en contact et permet leur glissement.
Or, ce dernier est usé de manière importante (arthrose). L’os se retrouve petit à petit à découvert et se déforme, ce qui entraîne des frottements lors des mouvements.
L’articulation devient de plus en plus raide et douloureuse.
La situation peut s’aggraver au point de vous empêcher de marcher, ou d’entraîner des problèmes au niveau d’autres articulations.
C’est pourquoi votre chirurgien vous propose une opération (arthroplastie ou prothèse de la hanche).
Il s’agit d’enlever une partie ou la totalité de l’articulation et de la remplacer par du matériel artificiel de même forme (prothèse).
Soit vous dormez complètement (anesthésie générale), soit on endort seulement le bas de votre corps (anesthésie périmédullaire ou rachi anesthésie).
Le chirurgien coupe la tête du fémur, puis creuse dans l’os pour y introduire la tige de la prothèse, qu’il fixe avec ou sans ciment.
L’opération s’arrête là si on ne remplace que la tête du fémur (prothèse céphalique).
S’il faut remplacer également le cotyle (prothèse totale), le chirurgien enlève le cartilage et prépare l’os de façon à y placer une sorte de bol creux (cupule) dans lequel vient coulisser la tête de la prothèse.
Comment vit-on avec une prothèse de hanche ?
Dans la plupart
des cas on vit normalement avec une prothèse totale de hanche, avec toutefois
quelques précautions.
Seule votre hanche a été remplacée, mais le reste de votre organisme est
inchangé et vous devrez adapter votre activité à votre condition physique.
La conduite automobile : Plusieurs études ont montré qu’après l’intervention, il est nécessaire d’attendre un mois, pour retrouver les réflexes nécessaires à une conduite sûre. Durant les premières semaines, les traitements analgésiques, le manque de force et de mobilité de votre hanche ainsi que des phénomènes douloureux peuvent limiter votre aptitude à réagir rapidement. Durant cette période il est donc sage d’éviter la conduite automobile, par contre, il vous sera rapidement possible de voyager comme passager.
Le sport : Non seulement le sport n’est pas contre-indiqué mais, au contraire, la pratique d’un sport d’entretien adapté à votre état général vous sera bénéfique. Il faut privilégier les sports qui ménagent la hanche opérée. L’activité sportive sera fonction de ce que vous faisiez comme sport déjà avant la détérioration de votre hanche.
La marche, la course prudente, le vélo, la natation, le golf seront les bienvenus. Par contre, les sports qui soumettront votre articulation à des traumatismes, (ski, football, rugby), à des mouvements extrêmes ou des impacts violents, (parachutisme, sports de combat…) peuvent être dangereux pour votre prothèse plus encore qu’ils l’étaient pour
Votre intervention en pratique
1) Préparation à l’intervention :
- Les traitements médicaux : Si vous suivez un traitement médicamenteux, celui-ci doit être signalé à votre anesthésiste car il doit parfois être modifié ou interrompu pour préparer votre intervention. Les traitements qui modifient votre coagulation (aspirine, plavix, injections d’anticoagulants, (sintrom, préviscan, Pradaxa, Xarelto, Eliquis…) nécessitent souvent des adaptations afin d’assurer votre sécurité.
- Les consignes préopératoires :
o Respectez les consignes que vous a données votre anesthésiste.
o N’oubliez pas d’apporter les examens qui ont été prescrits : examens anguins, radiographies, examens dentaires et cardiaques.
o Apportez aussi les appareillages qui vous ont été conseillés : béquilles,
2) L’hospitalisation :
Durant la durée de votre hospitalisation, vous serez pris en charge par votre chirurgien, l’anesthésiste, et le personnel médical et paramédical de l’établissement. Respectez scrupuleusement les consignes qu’ils vous donneront car elles vous protègent. Si vous ne les comprenez pas, n’hésitez pas à demander des explications.
La durée de l’hospitalisation dépend de l’intervention pratiquée, des suites opératoires ( en général elle est de 5 jours dans les cas standarts)
3) Le retour à domicile :
Dès votre retour, contactez votre médecin traitant : l’établissement dans lequel vous avez été hospitalisé est un milieu médical très sécurisé, votre domicile est au contraire un univers moins protégé.
L’aide de votre médecin traitant doit accompagner cette transition. Remettez-lui les courriers de votre chirurgien
Trois points doivent être particulièrement surveillés :
A. Cicatrice et fils : Un pansement est le plus souvent réalisé le jour de la sortie. N’y touchez pas. Il protège la cicatrice. Il sera renouvelé par une infirmière de ville à domicile ou à proximité de chez vous selon les consignes de votre chirurgien.
Les fils sont non résorbables (ou agrafes) : ils doivent être retirés. Il n’est pas nécessaire de revenir à la clinique ou à l’hôpital pour cela. Une infirmière de ville est tout à fait compétente pour effectuer ce geste. L’ordonnance de votre chirurgien ou de votre médecin lui explique comment renouveler les pansements et quand retirer les fils (habituellement à partir du dixième ou quinzième jour postopératoire).
B. Traitement médical
Les médicaments contre la douleur (= antalgiques) : habituellement la hanche opérée est modérément douloureuse. Néanmoins, la zone opératoire est rarement indolore avant le trentième jour, ce qui est normal. Des douleurs sont assez fréquentes pendant cette période. Votre anesthésiste, votre chirurgien ou votre médecin vous ont donc prescrit des antalgiques. S’ils ne sont pas suffisants ou si vous ne les tolérez pas (douleurs abdominales, nausées, vomissements…), parlez-en à votre médecin traitant.
Les anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires (aspirine) : Ils sont indispensables pour diminuer le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire, mais ils sont potentiellement dangereux. En excès, ils peuvent occasionner des hémorragies ou des hématomes.
En quantité insuffisante, ils ne protègent plus ou protègent moins bien contre le risque de phlébite.
Il ne faut jamais en modifier la dose ni la fréquence de prise vous-même.
Prévention des infections :
Une prothèse est un matériel inerte que vos défenses immunitaires ne peuvent protéger si une bactérie vient s’y fixer. Lors d’une infection à distance (plaie infectée, infection urinaire, gynécologique, dentaire, cutanée…) ou lors d’une autre intervention chirurgicale même anodine (chirurgie dentaire, par exemple), des bactéries peuvent passer dans le sang et venir se fixer sur votre prothèse. Signalez donc avant tout soin que vous êtes porteur d’une prothèse et signalez toute fièvre ou infection à votre médecin traitant afin qu’elle soit traitée rapidement.
5) questions souvent posées par les patients :
• « Quelle va être la taille de ma cicatrice ? » :
La taille de la cicatrice varie en fonction de nombreux facteurs :
l’enraidissement, les gestes chirurgicaux antérieurs mais surtout la
corpulence qui rend la hanche plus profonde. Elle varie de 8 à 15 centimètres
mais peut aller jusqu’à 30 centimètres dans les cas difficiles.
• « Ma jambe opérée est-elle plus longue que l’autre ?
» :
C’est une sensation relativement fréquente. Il s’agit souvent d’une fausse
impression passagère liée au fait que la prothèse a corrigé l’usure ou une
déformation de l’articulation. Tout le monde n’a pas les deux jambes
exactement de la même longueur ! Le bassin et le dos compensent une
différence de quelques millimètres et cette impression disparaît en quelques
mois. Au-delà, une compensation par une talonnette peut s’avérer utile.
• « J’ai encore du mal à monter les marches, j’ai tendance à boiter lorsque je suis fatigué ou que je suis resté assis longtemps, est-ce normal ? » :
Les muscles mettent un temps plus ou moins long à retrouver leur tonus surtout lorsque l’articulation est encore douloureuse. C’est pourquoi il faut souvent plusieurs semaines ou mois pour retrouver une force normale.
• « Puis-je voyager ?» :
Oui mais il est prudent d’attendre la sixième semaine. Prenez l’avis de
votre chirurgien. Attention aux longs voyages, ils favorisent les phlébites et
peuvent nécessiter un traitement anticoagulant. N’hésitez pas à interroger
votre médecin traitant.
En avion, dégourdissez-vous les jambes toutes les 2 heures et portez des bas
de contention.
• « Est-ce que je risque de faire sonner les portiques détecteurs de métaux dans les aéroports ? » :
Oui : Aucun document médical n’est conseillé par les services de sécurité des aéroports. La police de sécurité saura localiser votre prothèse par les détecteurs de métaux
• « Puis-je reprendre le sport ? A partir de quand ? » :
D’une façon générale, une pratique sportive adaptée à votre état
général n’est pas contre- indiquée mais, au contraire, vous sera
bénéfique. Les conseils pour la reprise du sport ont été précisés
précédemment. N’hésitez pas interroger votre chirurgien qui saura vous
répondre en tenant compte de votre situation.
• « Devant quels signes dois-je m’inquiéter ? »
o Une température élevée
o Un gonflement et une rougeur ou un écoulement au niveau de la cicatrice o Une douleur et
un gonflement du mollet
o Une oppression respiratoire
o Et d’une façon générale, tout symptôme nouveau. Sans attendre, appelez
un médecin (de préférence, votre médecin traitant). Si vous ne parvenez pas à le joindre, contactez l’établissement où vous avez été opéré.